L’art chrétien :
l'Éthiopie a développé une grande tradition religieuse mais également un art chrétien original. Celui-ci s'exprime sous trois formes principales : l'architecture, l'orfèvrerie et la peinture. L'architecture chrétienne est partiellement influencée par la civilisation Axoumite ; les premiers monuments taillés dans la roche datent du VIIème siècle. Ils apparaissent tout d'abord dans la province du Tigré où, au Xème siècle, est creusée une grande église funéraire à plan cruciforme dédiée aux souverains Abreha et Atsbeha. L'ensemble le plus célèbre reste celui de Lalibela où le roi Lalibela fit tailler au XIIème les premières églises monolithes. Quand elles ne sont pas taillées dans la roche, les églises éthiopiennes ont souvent une forme octogonale. L'intérieur des édifices religieux est souvent décoré et c'est principalement dans ce domaine que la peinture éthiopienne s'est développée, influencée par l'art byzantin. L'isolement du pays par rapport au reste du monde chrétien est particulièrement visible dans les peintures datant du XIIème au XVème siècle durant lesquels un véritable style éthiopien se développe. La première école picturale originale éthiopienne apparaît vers 1400, les peintres illustrent principalement des manuscrits. Outre l'architecture et la peinture, on retrouve un art des croix qui constitue également une part des plus originale de l'art chrétien éthiopien.
L’artisanat :
Dans l'ensemble du pays, tissus, poterie, orfèvrie ou tannerie sont des produits emblématiques de la culture et de l'art de vivre éthiopien. On peut cependant noter quelque disparité régionale comme par exemple dans la région du kaffa où la culture régionale du café explique le développement d'un artisanat prévu à cet effet, comme les tasses et les cafetières en poterie. L'appuie-tête constitue un objet important de l'artisanat éthiopien. Particulièrement répandus dans le sud, ils sont souvent monoxyles mais peuvent être constitués, de temps en temps, de deux pièces. La poterie, d'une extraordinaire diversité, est de grande qualité, surtout dans les régions du Tigré, de Harar, d’Illubabor et du Welayta...
L'artisanat témoigne de l'inventivité et du savoir faire millénaire des artisans locaux et reflète aussi la diversité culturelle du pays. L'artisanat est représentatif des talents et des traditions en matière d’ornementation des différentes ethnies. Les productions les plus connues de l'artisanat des Harari sont les paniers multicolores, dont le mesob, sorte de panier-table circulaire destiné à recevoir l'injera, et les bijoux des orfèvres harari sont répandus dans toute la corne de l'Afrique. Tout aussi emblématique, le tissage de la laine est l'apanage des Konso, alors que les Dorzé sont réputés pour le travail du coton ; ces ethnies fournissent l'essentiel de la demande en habits traditionnels, décorés de bordures colorées. Également habiles tisserands, les Guragés sont connus pour leur travail de la corne, dont ils tirent cuillères, coupes et peignes. Parmi les parures décoratives, celles des Arsi, faites de perles multicolores et portées en collier, en diadème ou en boucles d'oreilles sont aussi reconnus dans tout le pays.
Dans la région de Jimma, riche en forêt, proviennent d'impressionnants fauteuils de bois taillés d'une seule pièce et des tabourets à trois pieds très populaires dans le pays.
Les populations pastorales quant à elles produisent de nombreux récipients mêlant différentes techniques (calebasse, bois, peaux...) et souvent décorés de perles. Ces gourdes, pots à lait et à beurre, ou encore le traditionnel agelgil (petit panier recouvert de peau qui est utilisé pour transporter la nourriture), sont tous extrêmement décoratifs dans leur simplicité.
La musique :
La musique éthiopienne est extrêmement diversifiée, chacun des 80 peuples du pays possédant ses propres particularités. Les influences sont multiples et incluent la liturgie chrétienne et musulmane ainsi que la musique populaire des pays situés dans la Corne de l'Afrique, somalienne et soudanaise en particulier. La musique éthiopienne utilise souvent un système modal unique pentatonique, caractérisé par des intervalles prolongés entre certaines notes. Toute la liturgie orthodoxe est chantée et la musique religieuse, demeure une matière fondamentale de l'enseignement religieux.
Dans les années 1960, dans les bars d'Addis-Abeba, la musique traditionnelle des azmari s'enrichit d'influences extérieures et se mêlent au blues et au jazz, donnant naissance à un courant unique dans l'histoire de la musique africaine, l'Ethio-jazz. Ses plus célèbres chefs de file sont dans les années 1970 Mahmoud Ahmed, qui reste le chanteur éthiopien le plus connu hors des frontières, et Mulatu Astatke, considéré comme le véritable père de l'éthio-jazz. Le saxophoniste Getachew Mekurya et le chanteur Alemayehu Eshete en sont deux autres illustres représentants. À la fin des années 1990, le label français Buda Musique a réédité les plus grandes voix de l'éthio-jazz avec la collection Éthiopiques permettant la redécouverte, pour les occidentaux, du groove de la corne de l'Afrique. Chez les femmes, Aster Aweke est l'une des chanteuses stars à qui l'on doit une savante combinaison de sonorités traditionnelles et de pop music. Parmi la nouvelle génération Teddy Afro, est à l'heure actuelle l'artiste le plus populaire auprès des éthiopiens.
Le sport :
En Éthiopie, il existe deux grandes disciplines nationales, la course à pied et le football. La course de fond et demi-fond reste la passion principale de tout le peuple habitué à voir ses athlètes auréolés de gloire dans les grandes compétitions internationales. Les athlètes sont certainement ceux qui jouissent de la notoriété la plus consensuelle aux quatre coins du pays. Forts d'une renommée internationale induite par la médiatisation des grands événements sportifs, ce sont probablement également les éthiopiens les plus célèbres en dehors des frontières nationales. Parmi les Éthiopiens ayant dominé les courses de fond au niveau mondial, ces dernières années, on note particulièrement Hailé Guebreselassie, champion du monde et champion olympique, qui a établi plus de vingt nouveaux records du monde. Kenenisa Bekele, champion du monde de crosscountry et double champion olympique à Pékin, qui détient à ce jour, et ce depuis 2010, les records du monde du 5 000 mètres et du 10 000 mètres. Chez les femmes, Tirunesh Dibaba, double championne olympique à Pékin, est détentrice du record du 5 000 mètres. Parmi les autres coureurs éthiopiens s'étant distingués dans cette discipline, il faut citer également Abebe Bikila, le premier médaillé d'or africain, qui remporta le marathon de Rome en 1960 en courant pieds nus, Mamo Wolde, Miruts Yifter, Derartu Tulu, Gebregziabher Gebremariam et Million Wolde. L'Éthiopienne Derartu Tulu fut la première femme africaine à remporter une médaille d'or aux jeux olympiques de Barcelone en 1992, dans le 10 000 mètres.
L'Ethiopie n'échappe pas non plus à la passion du football. Malheureusement et au grand désespoir des supporteurs locaux, l'équipe nationale reste d'un piètre niveau, même à l'échelon continental. Le football reste néanmoins un sport populaire en Éthiopie, même si l'équipe d'Éthiopie de football n'obtient pas des résultats très probants. Au niveau international, l'Éthiopie est 123ème du classement mondial de la FIFA en avril 2010 ; elle n'est jamais parvenue à se qualifier pour la phase finale de la coupe du monde. L'intérêt des Éthiopiens se portent aujourd'hui davantage sur le championnat anglais, le plus largement retransmis sur les télévisons du pays. Les jeunes se battent volontiers pour Manchester, Arsenal, Barcelone ou encore le real Madrid...